Des bus en Inde pour défier la vitesse

Publié le 27 Janvier 2014

Des bus en Inde pour défier la vitesse

Bien, nous partons pour Munnar ( dans la région du Kerala). Nous optons pour le bus, et rallions Karaikudi à Madurai, le prix n’est pas très élevé, un petit supplément est à payer pour les bagages. En revanche, le chauffeur s’endort dans les lignes droites et nous le voyons les yeux mi-clos chercher le passage des vitesses...AHHHHHHH....je dégaine mes chewing-gum; et Valérie s’empresse de lui en proposer, c’est radical, il se met à mastiquer et retrouve «la forme» et l’air éveillé jusqu’à Madurai ( bon, là, j’exagère ) !

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Parenthèse « quel est le profil idéal d’un chauffeur de bus en Inde ?» :

-utiliser la pédale de l’accélérateur comme unique pédale, oublier le frein

-savoir éviter de justesse les vélos, les personnes âgées, les vaches et les chiens qui divaguent partout

-savoir faire passer son bus sur une voie en même temps que trois autres véhicules

-mâcher beaucoup de bétel qui donne un sourire «ultra-ravageur» et rouge sang ( c’est recommandé par le kama-sutra )

-mâcher des chewing-gum offerts par des Européennes apeurées dans un bus filant vers une point incertain...

-conduire 12 heures d’affilée, un minimum requis !

-accepter un salaire de misère

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Dans le bus, nous remarquons que certaines places sont dévolues au moine, j’en fais l’expérience lorsque l’un d’eux se poste devant moi, le regard lourd de sous-entendus...

Beaucoup de gens sont debout dans l’allée, et le toit des bus croulent sous les bagages, animaux, sacs de riz, un beau bazar !

Arrivées à Maduraï, nous apprenons qu’il n’y a pas de bus direct pour Munnar, nous devons paraît-il passer par une bourgade du nom de Thenni. Alors, nous montons dans un autre bus en direction de cette ville. Le chauffeur a les mêmes soucis que le dernier, comme nous sommes devant, nous lui disons que nous voulons nous rendre à Munnar . Ce qui déclenche un autre comportement , il se met à nous regarder d’un air très fâché, se retourne vers nous sans cesse, il semble consterné ( ou c’est l’effet de mon charme « légendaire»! En fait, il ne semble pas sûr que nous ayons un bus pour Munnar de cette petite ville qu’est Thenni. En arrivant, il se renseigne pour nous et nous demande d’attendre patiemment au moins 2 heures, il y aura peut-être un bus !

La gare routière de Thenni est bien dans son jus, il fait 40 °, nous dégoulinons avec nos gros sacs à dos, sur un quai débordant de détritus et d’autres trucs bizarres et odorants...les gens sont tout aussi stupéfaits de nous voir là, certains s’approchent pour voir ce que nous faisons, bah oui, pour passer le temps, je sors le jeu de baggamon de mon sac, et nous commençons à enchaîner les parties sous un soleil de plomb, entourés d’une centaines d’yeux surpris, ...de mouches tournant à la manière d’un manège.

Et là, miracle, y a bien un bus qui arrive et qui va repartir vers Munnar , nous nous précipitons.

Cette fois-ci, nous sommes au fond et comme il n’y a pas de place , nous prenons nos sacs à dos sur les genoux et cela pendant 4 heures !

Nous ne voyons pas le chauffeur, mais là je préfère car c’est une route de montagne donc maintenant il s’agit de passer tous ces virages qui font passer les routes de mon Cantal pour des autoroutes ! La route serpente au milieu des plantations de thé en terrasses, et celles de cardamom, c’est vraiment magnifique en plus il commence à faire frais !

La nuit venue, le chauffeur s’arrête fréquemment au milieu de l’obscurité, laissant des gens descendre chargés de mille paquets et sacs et qui s’évaporent dans la nature , pfffuit!

Enfin, nous arrivons à Munnar, «fraîches comme des roses, parfaitement détendues, sereines, l’oeil vif...», après 8 heures de transport pour exactement 241 km !

Rédigé par sandocantal

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A
On en veut encore avec autant d\'humour. Merci.
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